La cobotique a le vent en poupe, la robotique collaborative est de plus en plus présente, mais que devons-nous vraiment attendre de cette innovation ?
Cobotique : définition
Le terme cobotique est un néologisme issu des mots « robotique » et « collaboration ».
La cobotique correspond à la collaboration entre un homme et un robot. La robotique collaborative est une technologie qui utilise la robotique, la mécanique, l’électronique et les sciences cognitives pour assister l’homme dans ses tâches quotidiennes.
Cobotique : les différentes solutions
Les solutions qu’offre la cobotique sont envisagées quand les robots seuls ne peuvent pas remplacer l’homme dans son expertise, son savoir-faire, sa sensibilité, sa perception des choses et de son environnement.
En fonction des niveaux de mobilité, de collaboration, d’autonomie, d’interaction envisagés entre l’homme et le robot, il existe différentes solutions de cobotique.
L’îlot robotisé flexible
C’est la solution qui se rapproche le plus de la robotique traditionnelle mais qui dispose de dispositifs de sécurité (capteurs, caméras …) rendant l’interaction entre l’homme et le robot plus aisée.
L’homme et le robot coopèrent, l’humain délègue des tâches au cobot. Le robot effectue des tâches répétitives afin de garantir une qualité constante et/ou un temps de cycle optimisé.
L’îlot robotisé collaboratif
Cette solution est basée sur le partage des tâches entre le robot et l’homme, ils travaillent ensemble dans une même zone. Souvent le robot assiste l’opérateur lorsque le geste de celui-ci est trop complexe pour être automatisé.
Le robot mobile collaboratif
Cette solution est toujours basée sur le partage des tâche et l’assistance du robot mais celui-ci peut être déplacé sur différentes lignes par exemple afin de répondre à des besoins ponctuels.
Le cobot
Cette solution correspond à un équipement motorisé qui assiste l’opérateur dans ses gestes. Il permet d’amplifier la force d’un opérateur, de compenser le poids d’un outil, d’amortir les vibrations ou autre phénomène engendrant fatigue et troubles musculo-squelettique (TMS). Le cobot permet également de garantir la répétabilité d’un mode opératoire, le guidage d’un mouvement.
L’exosquelette
Cette solution correspond à un équipement articulé et motorisé fixé sur le corps au niveau des jambes et du bassin, voire également sur les épaules et les bras. Il facilite les mouvements en ajoutant la force de moteurs électriques.
Il y a peu de développement actuellement dans l’industrie, cette solution s’adresse actuellement principalement aux secteurs militaire et médical, mais cette solution devrait permettre de réduire fortement les TMS.
Cobotique : les enjeux
Cobotique : les enjeux économiques
Contrairement aux idées reçues, l’usine du futur sera toujours peuplée d’humains. Bien que l’automatisation continue à se développer, l’homme porteur d’innovation sera toujours au centre de l’activité industrielle.
Les métiers, compétences et formations vont toujours évoluer mais l’humain sera toujours présent.
L’amélioration de la compétitivité des PME passe donc par la robotique et plus particulièrement par la cobotique, plus facile à programmer et à intégrer à proximité des hommes, tout en représentant des investissements plus raisonnables.
Cobotique : les enjeux sociétaux
Suite à la mise en place depuis le 1er janvier 2015 du compte personnel de prévention de la pénibilité, les entreprises sont sensibilisées aux facteurs de risques auxquels les salariés peuvent être exposés qui sont de trois types : contraintes physiques découlant de la nature du travail (manutention charges lourdes, postures pénibles, vibrations …), exposition à des environnements agressifs (milieux chimiques, hyperbares, bruyants, températures extrêmes …), rythme de travail (travail répétitif, en équipes, de nuit …).
La cobotique ouvre de nouvelles perspectives grâce au partage des tâches, à la conception ergonomique des postes de travail et entre ainsi pleinement au centre de la lutte contre la pénibilité et de la lutte contre les TMS.
Cobotique : l’évolution de la robotique
La cobotique montre bien que le robot n’est pas là pour remplacer l’humain mais pour l’assister, augmenter ses capacités. Les taches pénibles et dans lesquelles l’humain a peu de valeur ajoutée sont transférées au cobot, l’homme reste concentré sur la partie la plus complexe de la tâche lui demandant dextérité, capacité de perception, analyse, apprentissage, expérience. Cela nous montre bien que la préservation de l’opérateur humain est le meilleur garant de la pérennité de nos entreprises grâce à sa flexibilité.
Cobotique et sécurité
La robotique collaborative est réglementée par 3 textes principaux :
- La norme ISO10218-1 destinée aux fabricants de robots
- La norme ISO10218-2 destinée aux intégrateurs de robots
- La norme ISO/TS15066 également destinée aux intégrateurs
Le concept fondamental à appliquer en cobotique est l’analyse de risque : c’est-à-dire, l’”identification des dangers, de la fréquence d’exposition et des conséquences”.
Le texte ISO/TS15066 défini qu’une application robotique collaborative implique la mise en œuvre d’au moins un de ces 4 modes de fonctionnement :
- Arrêt nominal de sécurité contrôlé
- Guidage manuel
- Contrôle de la vitesse et de la distance de séparation
- Limitation force et énergie
Comme nous venons de le voir, la cobotique s’inscrit vraiment dans l’entreprise du futur tout en gardant l’humain au cœur de son développement.